Je regrette le passage en force du gouvernement sur un texte aussi important que la réforme des retraites.

C’est la première fois que le 49-3 est utilisé sur une question d’une telle ampleur. Nos retraites, c’est un sujet profondément humain, une affaire de vie, une question sociale majeure qui pèse 320 milliards d’euros par an, 14% de la richesse nationale, un tiers de notre protection sociale et donc de nos cotisations. Un projet qui engage les français bien au delà d’une législature puisqu’il fixe les règles de notre régime de retraite pour une quarantaine d’années.

Ce passage en force témoigne d’une incapacité manifeste à apporter des réponses aux interrogations, les cohortes de perdants de la réforme apparaissant chaque jour au fil des débats.

Une autre alternative que le 49-3 à l’obstruction (que je condamne) était possible : un temps législatif programmé avec un nouveau texte complet suite à la Conférence de financement avec les partenaires sociaux, tel que nous l’avons proposé. Nous aurions ainsi pu prendre le temps de débattre pendant quelques semaines, sur une réforme avec un financement clair, sans que cela n’empêche l’entrée en vigueur du projet de loi au 1er janvier 2022, tel que prévu initialement.

Au lieu de cela, le flou demeure sur des questions aussi importantes que la valeur du point, le montant des pensions ou l’âge réel de départ à la retraite après réforme. Et quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup !

Fabrice BRUN, député de l’Ardèche.

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