Depuis 2004, les donneurs de sang sont mis à l’honneur par l’Organisation Mondiale de la Santé. Nous les fêtons aujourd’hui. Anatole France disait, « Donner son bien et savoir donner, c’est le secret du bonheur ». Un siècle après le début des transfusions sanguines, notre modèle de générosité doit être renforcé et élargi. Celui qui donne son sang donne une part de vie. Il donne consistance à la Fraternité. En retour, la République doit l’accompagner.
Grâce au don du sang, chaque année en France, plus d’un million de malades peuvent être soignés. La transfusion sanguine sauve tous les jours des vies. Sans elle, nombreux progrès médicaux n’auraient pas été possibles. Si le XXème siècle s’est conclu sur de nombreuses crises sanitaires, en particulier l’affaire du sang contaminé, trois principes fondent désormais notre modèle médical : la sécurité, l’autosuffisance et l’éthique. En France, le premier des droits en matière de don de sang est celui de bénéficier d’un sang gratuit issu du bénévolat et du volontariat.
Aujourd’hui encore, malgré de nombreuses campagne de sensibilisation, l’EFS (Etablissement Français du Sang) fait face à une pénurie de dons. En avril dernier, l’offre ne couvrait que 75% de la demande prévisionnelle pour le mois de mai. Pour combler ce déficit, il paraît nécessaire de développer la pratique du don du sang. Avec 53 collègues députés Les Républicains, j’ai cosigné une proposition de loi à l’initiative de Damien Abad (cliquez ici pour la consulter). Voici trois transformations que nous soumettons à la représentation nationale :
- Inciter davantage les dons en entreprise par les salariés, comme dans d’autres pays occidentaux. Si les employeurs doivent rester libres d’organiser une collecte, ceux qui choisiraient de ne pas le faire devraient octroyer la possibilité pour les salariés de s’absenter de leur lieu de travail deux heures par semestre afin de pouvoir donner leur sang, sans interruption de salaire.
- Élargir le spectre des donneurs potentiels en abaissant l’âge légal ouvrant droit au don du sang à seize ans, ajoutant à la solidarité nationale près de deux millions de donneurs potentiels.
- Faciliter certaines démarches relatives à la carte du groupe sanguin dans l’objectif de simplifier le travail médical et d’inciter au don du sang. Ainsi, il parait souhaitable de faire figurer, à la demande du titulaire, le groupe sanguin sur les cartes nationales d’identité. Cela permettrait d’accélérer le traitement des urgences médicales mais aussi de rappeler à chacun son devoir vis-à-vis du don du sang.
Mettre les donneurs à l’honneur, c’est les aider à être toujours plus nombreux. La proposition de loi que nous déposons à l’Assemblée nationale renforce notre modèle républicain fondé sur des principes de sécurité, d’éthique et de gratuité du don du sang. Elle vise à faire renforcer la troisième valeur de la République : la Fraternité.
Fabrice Brun, député de l’Ardèche