Le 10 et 11 décembre prochain à Marrakech, les Etats membres des Nations Unies seront invités à signer le « pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ».
De nombreux dirigeants occidentaux s’opposent à ce pacte qu’ils jugent dangereux.
Pourquoi nous refuse-t-on un débat sur ce sujet à l’Assemblée Nationale ?
Retrouvez la Tribune de mon collègue Eric Ciotti dans Le Figaro. Comme lui, je pense que la France ne doit pas signer ce pacte. Nous avons d’autres priorités à régler au service des français.
Le Figaro Eric Ciotti : « Le “pacte sur les migrations” de l’ONU, vers un droit à l’immigration opposable »
De nombreux dirigeants occidentaux s’opposent au «pacte sur les migrations» de l’ONU, qu’ils jugent à bon droit très dangereux. Pourquoi le président français s’obstine-t-il à l’approuver ?, s’alarme le député LR des Alpes-Maritimes.
Les 10 et 11 décembre prochain à Marrakech, les États membres des Nations unies seront invités à signer le «pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières». Ce texte prétend apporter une réponse globale au phénomène migratoire, qui devrait être en forte augmentation dans les prochaines décennies. Mais derrière son apparente bienveillance, le «pacte» est animé par une idéologie dangereuse qui réduit les États à de simples gestionnaires de flux forcés. L’immigration de masse ne serait plus un phénomène à gérer au mieux de l’intérêt des nations, mais une fatalité à laquelle chacun aurait obligation à se soumettre.
Le parti pris idéologique apparaît dès le préambule. Il affirme en effet que les États signataires «reconnaissent qu’à l’heure de la mondialisation les migrations sont facteurs de prospérité, d’innovation et de développement durable». L’immigration n’est appréhendée qu’à travers ses bienfaits potentiels, sans aucune référence aux risques qu’elle fait courir aux populations, ni aux dégâts causés aux pays d’origine par la fuite des cerveaux. Les difficultés d’intégration, les problèmes de logement ou d’emploi dans les pays d’accueil, pour leur part, sont tout simplement ignorés.
C’est ainsi que l’objectif 5 du «pacte» fait obligation aux États d’organiser le regroupement familial et de fournir aux migrants «les mêmes droits à la sécurité sociale et aux services sociaux». La notion de clandestinité est vouée à disparaître avec le vœu que «le placement en rétention administrative des migrants soit utilisé en dernier ressort [afin de] chercher des solutions de rechange». L’objectif 13 du «pacte» impose une marche forcée vers le communautarisme, en fixant pour norme la «promotion des cultures, traditions et coutumes des populations des migrants» ainsi que «l’acceptation de la diversité» qui irait de pair avec la volonté de «faciliter la cohésion et l’inclusion sociales». Doit-on garantir au nom de ce principe la promotion des cultures de pays où le voile intégral est légal, tout comme l’excision, la polygamie ou les mariages forcés?
Ce «pacte» va jusqu’à dessiner une historiographie officielle soumise à une idéologie unique. Les États signataires s’emploieront à lutter contre les «récits trompeurs générant une perception négative des migrants» et à «priver de subventions ou d’aide matérielles tous les médias qui promeuvent des formes de discrimination à l’égard des migrants». Comment tolérer que l’on puisse confier une telle arme permettant à tous les dictateurs de la planète de censurer la presse au nom des nations unies?
L’ONU tente de rassurer en précisant qu’il ne s’agit pas d’un traité contraignant. On y trouve pourtant 87 fois l’impératif d’engagement. Le représentant de la Suisse aux Nations unies l’a d’ailleurs souligné pour s’en inquiéter: «Ce document constituera un point de référence pour les années à venir et induira un réel changement sur le terrain.» En réalité, l’ONU ne fait pas ici de la diplomatie, mais de l’idéologie. Ce n’est pas sa mission.
Pareil «pacte» représente la pire réponse aux crises migratoires. C’est une boîte de Pandore qui instaurera un appel d’air mondial et une forme de droit à l’immigration. De nombreuses démocraties s’en alarment. En Europe, outre la Suisse, l’Italie, la Hongrie, la République tchèque, l’Autriche, la Slovaquie et l’Estonie refusent de signer ce «pacte». La Pologne, la Bulgarie, la Belgique et l’Allemagne s’interrogent. Au sein de la famille des démocraties occidentales, les États-Unis, Israëlet même l’Australie disent, eux aussi, non!
Pourtant, de façon incompréhensible, le président Macron s’entête. Il entend signer ce «pacte» au nom de notre pays et le juge «conforme aux valeurs et aux intérêts de la France et de l’Europe». Quel aveuglement peut le conduire à soutenir sans retenue un texte aussi dangereux pour l’équilibre de la France, mais aussi du monde? Alors que tant de démocraties libérales européennes s’apprêtent à le rejeter, la France signerait les yeux fermés au risque de se retrouver bien seule lorsque sera mise à nouveau sur la table la question du partage des flux migratoires entre membres de l’Union européenne. C’est folie que de s’engager dans cette voie. Au nom de l’intérêt de l’État, de sa souveraineté, pour le peuple français, Emmanuel Macron doit refuser de signer ce «pacte». La liste des pays réfractaires s’allonge de jour en jour. Il n’y manque plus que la France. Ressaisissons-nous.