En terme de privatisations, il faut savoir tirer les enseignements des expériences du passé.
De droite, comme pour la privatisation des concessions d’autoroutes qui prive le budget de l’Etat de ressources financières précieuses. Dans le cas d’Aéroports de Paris (ADP), c’est plus de 150 millions d’euros par an, avec une perspective d’encaissement dynamique à l’avenir pour l’Etat actionnaire.
De gauche, comme en 1997 avec la privatisation de France Telecom par Lionel Jospin qui, certes, a permis l’émergence d’un géant mondial de la téléphonie, mais au détriment de nos territoires, victimes depuis de la fracture numérique. Car ne nous y trompons pas, la privatisation de France Telecom, il y a 20 ans, c’est l’incapacité définitive pour l’Etat d’assurer un service public numérique universel accessible à tous.
C’est nous qui payons les pots cassés. Voilà pourquoi je suis, à titre personnel, « vacciné » par les privatisations d’outils publics en situation de monopole.
Les aéroports de Paris ne doivent pas subir le même sort car ils recèlent de surcroit des enjeux en terme de sécurité intérieure et de maitrise de nos frontières aériennes. Un aéroport n’est pas une entreprise comme les autres. C’est aussi un outil stratégique de politique économique. Je note que cette vision est partagée par la plupart des pays européens pour lesquels les aéroports restent propriété de la puissance publique (ville, région, Etat…).
Pour toutes ces raisons politiques et économiques, je me suis associé à la démarche transpartisane, visant à lancer un référendum, pour rendre impossible la privatisation « d’Aéroports de Paris ».
Cette démarche passe par une proposition de loi visant à organiser un référendum d’initiative partagée au titre de l’article 11 de la Constitution, que je viens de co-signer avec plus de 185 parlementaires (c’est le seuil requis), députés et sénateurs de différents bords politiques.
Fabrice Brun, député de l’Ardèche.