L’inauguration de la permanence de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité dans les locaux du Palabre mets en cette rentrée un coup de projecteur sur un sujet important qui nous concerne tous.
L’occasion de saluer une fois de plus les bénévoles, et de redire que je m’opposerai toujours à des débats en catimini ou à la dérobade sur un sujet aussi lourd que la fin de vie, comme ce fut malheureusement le cas à l’Assemblée nationale au printemps 2021. Je l’avais dit à l’époque, cette question éthique mérite un vrai débat plus conforme aux enjeux, plutôt qu’un débat à la dérobade en quelques heures dans le cadre d’une niche parlementaire, où pas moins de 8 textes différents étaient inscrits à l’ordre du jour sur une seule et même journée ! Ce n’est pas sérieux.
Mourir dans la dignité est un droit qui mérite donc un débat approfondi, sur un sujet éthique majeur qui touche à l’intime et aux convictions de chacun, notamment pour :
- Saisir préalablement le Comité National Consultatif d’Ethique.
- Améliorer le maillage territorial des services de soins palliatifs, aujourd’hui clairement insuffisant. En tant que député, je me bats pour que notre bassin de vie bénéficie demain d’une véritable unité de soins palliatifs.
- Evaluer précisément la portée de la loi Claeys-Leonetti promulguée en 2016, après une réflexion large et transpartisane. En effet, combien de Français ont rédigé depuis leurs directives anticipées, comme le permets cette loi ? https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/fichedirectivesanticipe_es_10p_exev2.pdf
Sur un sujet aussi complexe, tous les points de vues sont respectables, car on touche là à l’intime. Il suffit d’avoir tenu un jour la main à l’un de ses proches jusqu’à son dernier souffle pour le savoir…
Fabrice Brun, député de l’Ardèche.