L’assemblée nationale a donné son feu vert pour réformer le code du travail en autorisant le gouvernement à légiférer par ordonnance. Sur la forme, c’est une sensation bizarre de déléguer ainsi notre pouvoir de législateur.
Sur le fond, je crois en la capacité du dialogue social au sein de l’entreprise. C’est en effet l’aspect clé de cette réforme qui prévoit de renforcer la négociation entre salariés et employeurs au sein de l’entreprise, tout en accordant un rôle important à la branche professionnelle. L’ouverture de ces négociations est nécessaire aux salariés élus dans les petites entreprises dépourvues de délégués syndicaux. Il faut en effet rappeler qu’aujourd’hui elles sont réservées aux syndicats.
L’exécutif souhaite également plafonner les dommages et intérêts réclamés aux prud’hommes en cas de licenciement abusif. La discussion est ouverte avec les syndicats pour obtenir en compensation une hausse des indemnités légales de licenciement. Faisons confiance à cette négociation entre les partenaires sociaux.
Au final, tout le monde est d’accord pour dire qu’on ne peut rester dans la situation existante. Il existe une véritable peur d’embaucher dans notre pays pour les TPE et les PME. Il faut la lever tout en garantissant la protection des salariés. Nous verrons bien si cet équilibre a été trouvé par le gouvernement lors de l’étape ultime de ce marathon couru à la vitesse du sprint, avec la ratification par le Parlement des ordonnances dans les prochains mois.