Chacun sait que je suis un député ouvert et constructif, le temps de l’opposition systématique et stérile étant révolu. Pour ne citer que quelques exemples récents, mon travail réalisé ces dernières semaines à Paris avec les députés de la majorité dans le cadre de la loi de finances sur l’agriculture, la forêt, les métiers d’art, la demie part fiscale des veuves d’anciens combattants ou le sauvetage du prêt à taux zéro, sont là pour en témoigner.

Mais je ne décolère pas contre la décision du gouvernement d’ordonner aux préfets de rehausser à 9000 habitants le seuil à partir duquel ne sera pas recensée l’orientation politique des maires élus en mars.

Très concrètement, les votes de plus de la moitié des français (54%), essentiellement dans nos territoires ruraux et périphériques, vont être exclus de l’analyse politique au soir du deuxième tour des municipales. De là à penser que l’exécutif n’a cure de la façon de voter dans les campagnes, il n’y a qu’un pas, même si, bien évidemment nous savons tous que les listes peuvent être panachées dans nos petites communes.

Il n’en demeure pas moins qu’il est permis de penser que cette manipulation des chiffres, n’intégrant que l’analyse du résultat des villes de plus de 9000 habitants, n’a pour seul objet de bonifier les statistiques du parti LREM aux élections municipales. Ça en dit long sur la crainte de déroute au sein du parti présidentiel. Un bidouillage d’une telle ampleur relève d’une atteinte à la démocratie. Ce qui est en train de se passer est une honte et un déni de la diversité de notre pays.

Fabrice BRUN, Député de l’Ardèche.

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