Le Président de la République est toujours dans l’autosatisfaction, il n’a toujours pas compris la réalité de la situation du monde agricole. Le temps des belles paroles est terminé, les agriculteurs attendent des décisions fortes pour :

1/ Ne plus importer des produits qui ne respectent pas les mêmes normes que nous. À cet égard qu’attend-il pour faire enfin confiance aux agriculteurs français, lever le pied sur les contrôles dans les exploitations agricoles et amplifier les contrôles dans les rayons et dans les containers à nos frontières ? N’importons pas l’agriculture dont nous ne voulons pas.

2/ Rééquilibrer le pot de fer contre le pot de terre, avec des indicateurs de prix contraignants, nous le demandons depuis 5 ans (cf vidéo des débats de septembre 2018). Avec un véritable gendarme de la relation commerciale et une meilleure répartition de la valeur ajoutée au sein des filières. L’agriculteur c’est celui qui investit le plus, prend le plus de risques climatiques et sanitaires, et celui qui gagne le moins. Ça ne tourne pas rond, on marche sur la tête, et cela s’est aggravé ces dernières années.

3/ Amortir les distorsions de concurrence, notamment sur le coût de la main d’œuvre où les espagnols, et même les allemands, nous taillent des croupières. Nous avons sauvé à l’Assemblée nationale d’une voix, contre l’avis du gouvernement, le dispositif TODE d’exonération des charges pour la main d’œuvre saisonnière. Il faut non seulement le pérenniser mais l’étendre à la main d’œuvre permanente. Et qu’on ne nous fasse pas un procès en dépense publique. L’agriculture contribue à la richesse de notre pays. Pour ne prendre que l’exemple de la viticulture, les vins français génèrent 450.000 emplois et rapportent 6,4 milliards de taxes à l’Etat.

4/ Mettre en œuvre un grand plan pour l’élevage avec des mesures sectorielles de filières mais aussi de territoire. L’ICHN (indemnité compensatrice de handicap naturel) pour les zones de pente et de montage n’a pas été revalorisé depuis 7 ans.

5/ Simplifier à tous les étages. Les organisations professionnelles agricoles ardéchoises ont fait remonter 300 propositions. J’attends du Président de la République, chef de l’administration française, qu’il tape du poing sur la table. Quand on fait le choix d’être agriculteur, et c’est aussi vrai pour tous les travailleurs indépendants, artisans, commerçants, ce n’est pas pour vivre dans un bureau ou devant son ordinateur.

Beaucoup de sujets sont sur la table comme le stockage de l’eau, la prédation du loup… Le dialogue doit se poursuivre, nous devons tous y prendre notre part car nous sommes tous concernés. Les agriculteurs veulent vivre dignement de leur métier et ce qui se joue nous concerne tous : c’est la qualité et le contenu de nos verres et de nos assiettes demain. Notre Art de vivre à la française et la nécessité de refaire de l’agriculture une priorité de la Nation. Et de dire tout simplement à nos agriculteurs que nous les considérons, que nous avons besoin d’eux et que nous les aimons.

Fabrice Brun, député de l’Ardèche.

 

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