Ce texte ne répond ni à la crise énergétique actuelle, ni aux factures d’énergies des français. Il met la charrue avant les bœufs et inverse complètement l’ordre des priorités. L’exécutif aurait dû d’abord :

  1. Comme l’Espagne et le Portugal, sortir du marché européen de l’électricité qui pèse lourd sur la facture énergétique des Français.
  2. Réviser la programmation pluriannuelle de l’énergie pour développer un mix énergétique avec l’hydraulique, le soleil, le vent et le nucléaire pour lequel l’urgence est de retrouver notre plein potentiel de production sécurisé après 10 années de décisions contraires. En investissant aussi sur les technologies du futur comme l’hydrogène.

Au lieu de cela, le débat est malheureusement pris par le petit bout de la lorgnette d’énergies intermittentes, minoritaires dans notre mix électrique (déjà décarboné à 92%), issus de matériaux importés en grande partie de Chine. Avec un risque de développement anarchique des installations au détriment de nos paysages et de nos terres agricoles dont nous avons besoin pour nous nourrir.

Par ailleurs, nos propositions concrètes sur le vote conforme des maires, les distances minimales d’éloignement ainsi que pour le développement du photovoltaïque sur les toits de nos bâtiments et habitations, ont été retoquées.

En l’état, le projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables n’atteint donc pas les nécessaires équilibres entre indépendance énergétique, souveraineté alimentaire, développement économique des territoires et protection de la biodiversité.

De surcroît, comment soutenir la politique d’un gouvernement qui menace de couper l’électricité aux français cet hiver en raison d’une pénurie dont il est lui-même à l’origine ?

Qui, en bon pompier pyromane, plutôt qu’investir davantage dans la maintenance de la filière électro-nucléaire, tout en développant les énergies renouvelables, a fait tout le contraire depuis des années (Cf l’accablante autopsie des responsabilités politiques ces dix dernières années par deux anciens responsables énergétiques nationaux : Jean-Bernard Lévy, ex PDG d’EDF et Yves Bréchet, ex Haut-Commissaire du CEA.).

Ces mêmes gouvernants, qui non-contents d’avoir créé la crise de l’électricité, mettent en place des zones d’exclusions des ruraux des grandes villes avec les ZFE : Zones à Faibles Émissions, qu’il conviendrait de requalifier en Zones à Fortes Exclusions !

Je suis très marqué par les témoignages de ces habitants de ma circonscription qui me disent, déboussolés : « M. le député, ils vont nous couper la lumière ! ». De ces retraités ou de ces étudiants ardéchois qui ne comprennent pas qu’on leur interdise demain l’accès de la faculté ou du CHU de Lyon avec leur bonne vieille 205.

La transition énergétique ne doit pas se faire contre eux mais avec eux, et prendre en considération la réalité de tous les territoires.

Fabrice BRUN, député de l’Ardèche.

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