Il se dit que le rôle du politique est d’éponger l’émotion du corps social.
L’actualité nous invite ainsi à nous poser une question sur le sujet complexe de la fin de vie : pourquoi ne pas tout d’abord appliquer la loi Claeys – Leonetti de 2016 ?
Tout en interdisant l’euthanasie et le suicide assisté, elle permet la suspension des traitements dans certaines situations. Cette loi, en vigueur depuis février 2016, n’est pas suffisamment connue et peu appliquée.
Il parait en effet indispensable d’organiser une vaste campagne d’information pour que chaque français puisse s’approprier ses droits en la matière et faire connaître ses directives anticipées en matière de fin de vie et de soins palliatifs.
Comment procéder ? Ces volontés sont à exprimer par écrit, et peuvent être consignées dans votre dossier médical partagé, un dossier numérisé géré par l’assurance maladie.
Comme l’a estimé le président du Conseil national d’Ethique, la loi Claeys – Leonetti « a le mérite d’être un cadre juridique » et forme « une base solide ». Il réclame aussi « des moyens suffisants » pour la fin de vie, notamment en termes de soins palliatifs, volonté que je partage.
Ce sujet du « grand voyage » qu’on n’a pas forcément envie de préparer, mérite cependant de s’y pencher dans la plénitude de ses moyens, ne serait-ce que pour faciliter la vie de ceux qui restent.
Fabrice Brun, député de l’Ardèche.