Oui le temps est à l’apaisement et au dialogue, dans le respect du point de vue de chacun. Mais la longue missive du Président de la République pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponse. C’est surprenant, et un brin inquiétant, d’avoir les idées aussi peu claires pour un dirigeant national après seulement 18 mois d’exercice au pouvoir.
Autre surprise, après avoir méprisé et déconsidéré les élus locaux, comme le peuple français, le Président de la République lance un appel au secours aux maires. Je ne suis pour ma part pas convaincu que ce soit leur rôle de récupérer « la patate chaude ». Que font les membres et représentants du gouvernement qui ont mis les Français dans la rue ? Ils restent aux abris et comptent les points à la fin ?
Ce n’est ni sérieux, ni responsable, et tout cela s’apparente une fois de plus à une vaste opération de communication.
Car les réponses aux questions que se pose le Président de la République existent déjà. Portées par les députés de terrain, les gilets-jaunes ou contenues dans les cahiers de doléances formulées par les citoyens que les maires ruraux viennent de lui envoyer.
Je pense notamment à la revalorisation des retraites et leur réindexation sur le coût de la vie, à la taxation des géants du numérique, ou des cargos qui continuent de polluer en silence au service d’échanges mondialisés destructeurs d’emplois locaux. Je pense aussi à la fin du culte des métropoles pour des moyens et une ambition nouvelle pour nos territoires.
Monsieur le Président, plutôt que de jouer la montre avec un grand déballage, écoutez les Français pour plus de justice fiscale, sociale et territoriale.
Fabrice Brun, député de l’Ardèche.