Il y a 14 ans, le 13 mars 2010, Jean Ferrat nous quittait à l’âge de 79 ans. Je m’en souviens comme si c’était hier. Ce jour-là, j’étais à la Foire grasse du Béage quand je l’ai appris. Cette année en 2024, « La Montagne » fête ses 60 ans. L’occasion de partager les paroles de cette chanson ardéchoise universelle.

Fabrice Brun, député de l’Ardèche.

Ils quittent un à un le pays
Pour s’en aller gagner leur vie, loin de la terre où ils sont nés
Depuis longtemps ils en rêvaient
De la ville et de ses secrets, du formica et du ciné
Les vieux, ça n’était pas original
Quand ils s’essuyaient machinal, d’un revers de manche les lèvres
Mais ils savaient tous à propos
Tuer la caille ou le perdreau et manger la tomme de chèvre

Pourtant, que la montagne est belle, comment peut-on s’imaginer 
En voyant un vol d’hirondelles, que l’automne vient d’arriver

Avec leurs mains dessus leurs têtes
Ils avaient monté des murettes jusqu’au sommet de la colline
Qu’importent les jours, les années
Ils avaient tous l’âme bien née, noueuse comme un pied de vigne
Les vignes, elles courent dans la forêt
Le vin ne sera plus tiré, c’était une horrible piquette
Mais il faisait des centenaires
À ne plus savoir qu’en faire, s’il ne vous tournait pas la tête

Pourtant, que la montagne est belle, comment peut-on s’imaginer 
En voyant un vol d’hirondelles, que l’automne vient d’arriver

Deux chèvres et puis quelques moutons
Une année bonne et l’autre non, et sans vacances, et sans sorties
Les filles veulent aller au bal
Il n’y a rien de plus normal que de vouloir vivre sa vie
Leur vie, ils seront flics ou fonctionnaires
De quoi attendre sans s’en faire que l’heure de la retraite sonne
Il faut savoir ce que l’on aime
Et rentrer dans son HLM, manger du poulet aux hormones
Pourtant, que la montagne est belle, comment peut-on s’imaginer
En voyant un vol d’hirondelles, que l’automne vient d’arriver ?

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