Député du quotidien, je suis plutôt quelqu’un de terre à terre. Comme vous certainement, le confinement m’a inspiré quelques réflexions et un peu de recul.

À l’occasion de la journée mondiale de la biodiversité, je vous livre cette note rédigée au mois d’avril, quand la nature s’éveille.

C’est un peu plus lyrique qu’à l’accoutumée, une inspiration tirée de mes expériences passées, un sens pour l’avenir.

Fabrice BRUN, député de l’Ardèche.


 

L’écologie de la banane.

Le climat est devenu le combat du siècle. Il le reste.

Et les jeunes nous montrent le chemin.

Loin de l’écologie radicale et de ses théories apocalyptiques.

Loin de l’écologie punitive et sa cohorte de taxes et de culpabilité.

Loin de l’écologie politique pour qui la défense de l’environnement ne peut être que de gauche et anticapitaliste.

Gardons-nous à cet égard d’une lecture utopique de cette crise. Imaginons un monde différent, guidée par nos capacités d’innovation, pas un monde décroissant incapable de financer nos dépenses de santé. Car nulle part n’existe de système de santé solidaire et robuste sans une économie solide.

Adeptes du colibri, la jeunesse fait sienne cet adage de Ghandi : « Sois le changement que tu souhaites pour le monde ». Car tout commence par l’évolution de nos gestes au quotidien, dans notre façon de manger local et de saison, de nous vêtir équitable, de nous déplacer différemment lorsque c’est possible, dans notre façon de nous chauffer, d’isoler notre logement.

Et le mouvement montant du zéro déchet et des épiceries vrac symbolise à lui seul cette prise de conscience individuelle qui devient collective.

Car bien évidement la « massification » de la lutte contre le réchauffement et la perte de biodiversité passe par des politiques publiques volontaristes.

A l’échelle mondiale – sans nous exonérer de nos responsabilités nationales, nous français qui sommes responsables d’1% des émissions de CO2 de la planète – l’action diplomatique toute entière de la France doit embarquer dans son sillage les géants américains, chinois, indiens… La France a toujours été un phare pour le monde. Elle peut continuer à l’éclairer en vert.

A l’échelle des territoires aussi, car c’est le bon niveau pour prendre des mesures concrètes en associant les populations. Pour communiquer sur ce qui marche. Cette belle histoire à écrire ensemble sera plus écoutée et suivie si elle est construite de manière positive. Greta Thunberg, avec le sourire en plus ; des solutions plutôt que des incantations.

Nous sommes conscients de la perte de crédit des politiques, mais beaucoup dans nos territoires agissent avec les acteurs privés et publics pour économiser l’eau, l’énergie, tirer le meilleur du soleil, recycler les matières premières, améliorer la qualité écologique des milieux aquatiques, créer de l’emploi et de la valeur ajoutée. Sans oublier la forêt, formidable capteur de CO2.

Alors, plutôt qu’une crise d’angoisse, regardons la transition écologique comme l’opportunité d’inventer un nouveau monde, celui de demain, en remettant l’humain au centre de toute démarche. En privilégiant le pragmatisme et la science à l’idéologie. En invitant chacun d’entre nous à faire sa révolution douce, y compris Bercy et ce n’est qu’une illustration parmi tant d’autres, qui taxe à hauteur de 20% de TVA les installations photovoltaïques sur le toit de nos maisons à partir de 3 kWh, alors que l’autoconsommation pour une famille nécessite une installation autour de 7/8 kWh. Cette révolution douce sera aussi fiscale. Une voie verte, résolument optimiste, pour redonner la banane à notre pays.

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