Depuis l’été 2017, le Président de la République et la ministre des transports ont donné le ton. A les entendre, le quinquennat ne sera pas celui des grands projets d’infrastructures, avec pour conséquences beaucoup d’interrogations – c’est le moins que l’on puisse dire – sur l’avenir du projet de nouvelle gare TGV à Allan.

La priorité annoncée au niveau national repose sur les transports du quotidien et la modernisation des réseaux existants. Ça tombe bien, la RN 102 relève de la compétence de l’Etat. A plusieurs reprises, depuis le début de mon mandat, j’ai interpellé le Gouvernement pour que la modernisation de la RN 102 figure au cœur des priorités de l’Etat dès 2018, année où l’Assemblée Nationale sera saisie d’un projet de loi sur les mobilités. Il ne faut plus renouveler les erreurs du passé, où, est-il utile de le rappeler :

  • 10 millions d’euros de crédits ont été perdus faute de portage politique au niveau national en 2014 ;
  • la RN 102 n’a pas été retenue en 2013 dans le rapport national de la commission Duron « Mobilité 21 », sortant ainsi des « écrans radars » de l’Etat.

Il ne faut pas chercher plus loin les difficultés rencontrées pour obtenir les crédits nécessaires à la réalisation de la déviation locale du Teil, pourtant inscrite au contrat de projet Etat-Région 2015-2020. En cette fin de mois de mars, tous les parlementaires ardéchois, députés et sénateurs, sont montés fortement au créneau, ravivant l’espoir de trouver prochainement une issue favorable pour enfin faire sauter le verrou du Teil.

Il faut donc se projeter dès à présent au-delà pour faire valoir les spécificités du département de l’Ardèche. Nous sommes à ma connaissance dans une situation unique en France avec :

  • une seule route nationale, la RN 102 reliant l’A7 à l’A75, l’Auvergne à Rhône-Alpes,
  • pas de train de voyageurs, ni d’autoroute, ni de voie express.

Au passage, un département totalement concerné par la future limitation de vitesse à 80km/h, une décision parisienne contre laquelle je me bats, parce qu’elle entrave encore un peu plus notre mobilité, sans apporter de réelles garanties sur la sécurité routière.

J’ai donc demandé à la ministre des transports de faire de la RN 102 une priorité absolue au niveau de l’Etat avec :

  1. La planification opérationnelle et financière des nombreux points d’amélioration identifiés par la DREAL sur l’ensemble de l’itinéraire de la RN 102 jusqu’aux limites de la Haute-Loire.
  2. La réalisation du créneau dit « La Teyre » en amont de Thueyts, où deux poids lourds ne peuvent pas se croiser, travaux pour lesquels la Région Auvergne-Rhône-Alpes est prête à cofinancer aux côtés de l’Etat.
  3. L’étude de connexion directe de la RN 102 à l’autoroute A7, chiffrant enfin les différents scénarios de réalisation d’un nouveau pont sur le Rhône.

J’appelle tous les responsables politiques et économiques ardéchois à chasser en meute pour inciter l’Etat français à faire de la modernisation de l’itinéraire de la RN 102 une priorité pour l’Ardèche et le sud de la Région Auvergne Rhône Alpes. Nous n’accepterons pas plus longtemps d’être ignorés par les décideurs nationaux. S’il faut barrer la RN 102 pour être entendus, nous le ferons. Il s’agit d’un enjeu capital pour la sécurité des usagers, pour l’activité et pour l’emploi sur notre bassin de vie.

Fabrice Brun, député de l’Ardèche.

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