Le vote a eu lieu à 4h35. Je me suis abstenu. Les annonces du Président de la République ne se retrouvent pas toutes dans ce projet de loi. Seulement 50% du SMIC revalorisé, 40% des retraités ne bénéficieront pas des mesures de la baisse de la CSG et il n’y a pas le retour de l’indexation des retraités sur inflation. Enfin, les heures supplémentaires ne seront pas entièrement défiscalisées comme promis…

Je viens de m’abstenir lors du vote sur les mesures d’urgence économique et sociale, faisant suite aux annonces du Président de la République.

Je ne pouvais pas voter « contre » en raison du retour des heures supplémentaires défiscalisées et désocialisées que nous demandions depuis leur suppression injuste par François Hollande en 2012. Cette mesure a en effet déjà fait ses preuves pour valoriser le travail et le pouvoir d’achat, même si je regrette que l’exonération ne soit pas totale sur la CSG et la CRDS.

Je ne pouvais pas voter « pour » car au final il s’agit juste d’une ardoise à peine effacée, comme pour la CSG pour les retraités les plus modestes, sans véritable gain de pouvoir d’achat pour les ménages. Il manque de surcroît à mon sens une véritable mesure de justice fiscale et sociale, car le gouvernement et la majorité refusent toujours de revenir sur la désindexation du coût de la vie des pensions de retraites et des prestations familiales, alors que l’inflation repart. C’est le sens des amendements que j’ai défendus et que je continuerai à porter parce que ce combat est juste.

Au vu de la valse-hésitation entre Matignon et l’Elysée ces derniers jours, le pataquès sur le coup de pouce au SMIC, je resterai particulièrement vigilant sur l’application concrète de ces mesures et leur financement. Car elles ne doivent pas être financées à coup de hausses d’impôts ou d’endettement qui plombent la compétitivité et conduisent in fine à des destructions d’emplois, mais par des économies structurelles.

Pour l’avenir, la priorité c’est les classes moyennes, victimes d’une véritable injustice sociale et fiscale. Car dans ce pays, « si tu gagnes un peu plus que le SMIC et que tu ne fais pas d’heures supplémentaires, tu n’as droit à rien. Tu es juste bon à payer des taxes, encore et toujours plus ». Voilà ce que nous disent les français. Voilà sur quoi l’effort de la Nation doit désormais porter.

Fabrice Brun, député de l’Ardèche.

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