Le scrutin des élections municipales du dimanche 28 juin a battu tous les records d’abstention lors d’une élection en France sous la Ve République. Près de 60% des électeurs inscrits ne sont pas déplacés. Du jamais vu, y compris lors des élections européennes. Un évènement majeur, car jusqu’à présent les élections municipales étaient encore celles où l’électorat se déplaçait encore de manière satisfaisante.
Si le contexte sanitaire lié à l’épidémie de Covid-19 a pesé sur le scrutin, il n’est pas l’unique cause de cette abstention de masse. La fin de cette exception municipale nous interpelle et il devient impératif de refonder notre modèle électoral afin qu’à nouveau les électeurs viennent aux urnes. De ce fait, nous ne pouvons nous résoudre à voir la participation dégringoler de scrutin en scrutin en restant les bras croisés.
L’un des moyens qui pourrait permettre de lutter contre l’abstention serait de reconnaître pleinement le vote blanc en le comptabilisant dans les suffrages exprimés.
Le vote blanc est aujourd’hui encore assimilé aux votes nuls ce qui décourage certains électeurs ne se reconnaissant pas dans l’offre politique d’aller voter car ils ont le sentiment de ne pas être pris en considération.
C’est dans cette perspective que j’ai déposé une proposition de loi visant à ce que les bulletins blancs soient décomptés séparément et entrent en compte pour la détermination des suffrages exprimés. Je relance ma demande en interpelant directement le Ministre de l’Intérieur afin que le gouvernement prenne une initiative forte sur le sujet.
Reconnaître le vote blanc comme un vote à part entière permettrait de redonner le goût de voter à tous ceux et celles qui souhaitent exprimer une opinion différente. Cela permettrait aussi de rappeler avec force à tout un chacun que voter est un droit et un devoir.
Fabrice BRUN, député de l’Ardèche.