J’ai voté mardi POUR la proposition de loi visant à prévenir les violences lors des manifestations et à sanctionner leurs auteurs.

Mon vote est guidé par un seul souci : celui de la sécurité de nos concitoyens, des manifestants, qui expriment leurs revendications et leurs convictions, et aussi des membres de nos forces de l’ordre, qui ont fait profession d’assurer la sécurité de la Nation.

Ma conviction, c’est que si manifester est un droit, casser sera toujours un délit.
Rien ne peut justifier le déferlement de violence particulièrement préoccupant qui gangrène chaque manifestation, depuis plusieurs mois et même plusieurs années. Ces actes ne sont pas le fait de personnes inconnues : ils sont toujours commis par quelques centaines ou milliers d’individus connus, recensés, ultraviolents, qui cherchent à détruire nos institutions et ont fait profession de casser et piller pour déstabiliser.

Ne méritant ni louange, ni indignation particulière, ce texte de loi marque un progrès dans la lutte contre les violences, tout en respectant notre droit, et notamment la liberté de manifester :
– Il rétablit la possibilité d’instaurer des périmètres de contrôle lors des manifestations.
– Il crée un nouveau délit de dissimilation du visage dans l’espace public, car nous ne pouvons tolérer que certains aillent manifester masqués – ce comportement traduit des intentions qui n’ont rien de souhaitable dans une démocratie.
– Il autorise l’interdiction administrative de manifester, qui pourra être prononcée par les préfets à l’encontre d’individus connus, représentant une menace grave pour l’ordre public et ayant déjà porté atteinte aux biens et aux personnes sur le territoire de la République.

Bien sur ce texte n’est pas parfait et il mérite d’être encore amélioré. Mais il permet concrètement de protéger nos forces de l’ordre tout en permettant aux Français qui le souhaitent de s’exprimer pacifiquement sans être pris en otage par les casseurs. Car la violence est la première entrave à la liberté de manifester. Il est donc temps d’exclure les casseurs des manifestations pour protéger les manifestants, les personnes les biens, et la nature même des causes défendues que les casseurs abîment.

Il n’en demeure pas moins que je ne cautionne pas la stratégie d’échec de maintien de l’ordre du ministre de l’Intérieur depuis trois mois. 1900 blessés parmi les manifestants, 1200 parmi les forces de l’ordre, c’est inacceptable. Et il est permis de s’interroger sur les conclusions du Défenseur des droits et du Conseil de l’Europe sur l’utilisation du LBD. A minima un débat doit être ouvert dans le cadre de la transparence due aux Français.

De la même façon, le gouvernement ne peut répondre que sur le terrain de la sécurité. Il doit le faire sur le terrain politique du pouvoir d’achat, de la justice fiscale et sociale, des fractures territoriales. C’est le sens de mon engagement à l’Assemblée nationale où je défendais encore récemment par exemple la tva à taux zéro pour les produits de 1ère nécessité et la ré-indexation sur le coût de la vie des retraites, des prestations familiales, de l’allocation logement et de l’allocation adulte handicapé. Des mesures de justice fiscale sociale, parmi tant d’autres, que l’exécutif doit désormais reprendre à son compte, à l’issue d’un grand débat national qui ne doit pas ressembler à un grand déballage ou une pré tournée électorale, mais apporter des réponses concrètes aux français sur le pouvoir d’achat.

Fabrice Brun, député de l’Ardèche.

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