Battre le fer quand il est chaud. Ne pas attendre que le soufflé retombe sur les enseignements à tirer de cette crise sanitaire. Car il doit y avoir un avant et un après covid-19 pour tout ce qui garantit la souveraineté de l’Etat, l’autonomie et l’indépendance de la France.
A commencer par des secteurs vitaux comme celui de la santé. C’est tout le sens de deux textes législatifs que je dépose cette semaine sur le bureau de l’Assemblée nationale.
Le premier (Proposition de Loi) vise à instaurer une clause nationale de fabrication de masques, de gels hydroalcooliques et de matériel de protection sanitaire. Le scandale d’Etat des masques d’abord jugés inutiles, puis devenus indispensables avant d’être introuvables, doit nous inviter à mettre fin à notre dépendance de la Chine et produire en France au moins 50% de nos besoins en cas d’épidémie. Avec cette nécessité d’accepter la notion de stocks qui a cruellement fait défaut à notre pays ces derniers mois.
Le deuxième texte (Proposition de Résolution Européenne) vise à relocaliser la fabrication de médicaments et des principes actifs pharmaceutiques en Europe. Dans ce domaine, une clause nationale de fabrication eut été attirante, mais elle s’avère impossible dans les faits tant la chaine de valeur pharmaceutique est de dimension européenne. C’est donc au niveau européen qu’il faut agir en taxant fortement par exemple, à l’entrée de l’Union Européenne, les médicaments et les principes actifs fabriqués en dehors du continent européen. Il n’est pas normal que l’Europe ne produise pas le moindre gramme de paracétamol et que la Chine concentre 80% de la production mondiale d’antibiotiques et d’antiviraux.
Cette pandémie mondiale a révélé au grand jour ces failles stratégiques, latentes avec les pénuries de médicaments bien connues auparavant, mais dont le covid-19 a été un accélérateur et une révélateur que l’Union Européenne ne peut plus ignorer.
Fabrice BRUN, député de l’Ardèche.