Réussir le déconfinement.  

Eviter un troisième confinement et un nouveau plan blanc car on parle trop peu des autres malades aux interventions déprogrammées, aux patients non dépistés à temps, victimes collatérales invisibles de la pandémie.

Tels sont les objectifs qui doivent guider l’action des pouvoirs publics dans les prochaines semaines.

C’est le sens des mes propositions au Premier Ministre, inspirées de nombreux témoignages d’Ardéchois, conscients des efforts à fournir pour casser la chaine de contamination, mais qui ne veulent plus du yoyo de cette politique de « stop and go », insoutenable sur les plans sanitaires (plans blancs répétitifs), économiques, sociaux, psychologiques et des libertés. Car ce sont bien ces cinq dimensions qui doivent être prises en considération aujourd’hui par le gouvernement.

Notre pays doit être en mesure de mettre en œuvre des protocoles sanitaires partagés au long cours, pour apprendre à vivre avec le virus, en protégeant les plus fragiles, dans l’attente d’un vaccin.

REUSSIR LE DECONFINEMENT SANITAIRE

  1. Politique de prévention pro-active fondée sur la capacité de tester massivement, rapidement et d’anticiper nos besoins, en matière de vaccins notamment.
  2. Port du masque généralisé et obligatoire comme nous l’avions proposé dès le mois de Mai.
  3. Prise de température obligatoire dans les aéroports et mise en quarantaine des passagers positifs arrivant sur le territoire national.
  4. Augmentation durable de nos capacités hospitalières et de réanimation.
  5. Création de services dormants dans les hôpitaux avec la constitution d’une réserve organisée de soignants.
  6. Et plus globalement, réinventer nos modèles sanitaires en adoptant des schémas de pensée différents qu’avant la pandémie, ce qui induit une administration sanitaire de guerre avec, lorsque c’est nécessaire, la réquisition de l’armée, des forces de sécurité civile et des établissements privés.

APPRENDRE À VIVRE AVEC LE VIRUS DANS L’ATTENTE D’UN VACCIN.

  • Ouverture de tous les établissements fermés administrativement avec un protocole sanitaire renforcé, car ce dernier confinement aggrave l’état de santé de nombreux indépendants, commerçants, artisans, restaurateurs, TPE, PME, déjà en coma artificiel avec la crise sanitaire.
  • Pour le coiffeur, ou l’esthéticienne, masqué(e) bien évidemment comme son client, accueil uniquement sur rendez-vous, sans possibilité de salle d’attente.
  • Pour le restaurateur, protocole sanitaire drastique avec masques pour le personnel, pour les clients dès qu’ils se déplacent, gel hydroalcoolique sur toutes les tables limitées à six convives maximum, fiche de suivi, etc…
  • Pour le commerçant de proximité, mêmes règles sanitaires que pour la grande distribution avec jauge de 4m2 par client.

A cet égard, on peut comprendre lors des pics de contagion la limitation des flux dans les centres villes des métropoles, situation bien différente dans nos bourgs centres ruraux. A quand une véritable différenciation territoriale notamment pour nos territoires et les communes de moins de 20.000 habitants ?

  • Pour le sportif, ou tout un chacun, pouvoir courir, marcher seul dans la forêt, doit être possible ; comme la pratique amateur d’un sport en petit groupe dans les équipements sportifs, selon un protocole sanitaire renforcé.

Bien sur, cet inventaire à la Prévert mérite d’être complété, notamment pour le pêcheur, le chasseur, l’agriculteur et bien d’autres, pouvant pratiquer leur activité en plein-air, sécurisée, respectant par principe des distanciations physiques largement supérieures à un mètre. Mais l’esprit est là.

En bref, apprendre à vivre avec le virus, un choix raisonnable jusqu’à la vaccination. Une réflexion en profondeur sur nos pratiques individuelles et collectives en temps de pandémie. Une démarche d’introspection également valable pour la bureaucratie française.

Nous devons apprendre à vivre avec le virus. Je propose donc des mesures concrètes pour tenter d’endiguer l’épidémie tout en protégeant au mieux notre économie et nos libertés.

Fabrice BRUN, député de l’Ardèche.

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