Aujourd’hui, nos agriculteurs sont sans cesse pointés du doigt. Les récentes attaques de militants anti-spécistes radicaux envers les boucheries en témoignent. Arrêtons de les critiquer et de les décourager.

En l’espace de six ans, la France a perdu 11% de ses exploitations agricoles, qui sont 400.000 actuellement dans le pays. La France, 2ème exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires en 2000, n’est plus que 6ème aujourd’hui. Une tendance lourde néfaste pour notre balance des paiements, qui traduit un malaise profond au sein d’une profession aujourd’hui en crise, où un agriculteur sur trois vit avec moins de 350€ par mois.

Nos agriculteurs sont essentiels car ce sont eux qui nous nourrissent, avec des produits de qualité basés sur une traçabilité respectueuse du bien-être animal. Ils entretiennent nos territoires et façonnent nos paysages, en transformant l’espace pour le rendre vivable et capable de porter une humanité croissante. Malgré cela, ils ne reçoivent pas la reconnaissance méritée. Affaiblis par les distorsions de concurrence au sein même de l’Union Européenne. Concurrencés déloyalement par des pays étrangers qui ne respectent pas les mêmes normes sociales et environnementales. Epuisés par une lutte perpétuelle contre une administration trop souvent rigide et déconnectée de la réalité du terrain.

C’est pourquoi je m’engage contre l’agri-bashing. Si les agriculteurs jettent l’éponge, nous aurons la fin de l’indépendance alimentaire, la fermeture des paysages, du feu dans nos campagnes, et par conséquent l’accroissement du « désert français » et des fractures territoriales. Oui, améliorer le revenu agricole est une priorité pour la Nation. Redonnons à l’agriculture française son lustre d’antan, qui fait qu’elle est reconnue comme l’une des meilleures et des plus sûres au monde. Parce qu’elle est constitutive de notre identité et de l’art de manger, de boire et de vivre à la française. Rendons aux agriculteurs ce qu’ils nous donnent.

Fabrice Brun, député de l’Ardèche.

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