J’avais annoncé clairement la couleur dès la campagne des élections législatives en m’opposant au report de l’âge légal de départ à la retraite, la mesure la plus injuste qui soit, car elle accentue les inégalités que le gouvernement prétend combattre. Position contre un texte injuste et comptable que je n’ai pas manqué de porter à l’Assemblée nationale. Contre une méthode et un échec qui est celui du gouvernement.
Dans ce contexte, je trouve inacceptable, honteux, que le gouvernement nous prive de vote, nous les députés, en déclenchant l’article 49-3 sur un texte aussi important que les retraites pour le quotidien de nos concitoyens. C’est un bras d’honneur adressé à la représentation nationale et aux français.
Une réforme d’une telle ampleur pour la vie des Français ne peut faire l’objet d’un passage en force sans vote des députés. Face à un tel déni de démocratie, c’est du jamais vu, le représentant du peuple que je suis ne peut rester simple spectateur.
A situation exceptionnelle, réaction exceptionnelle. Au-delà des étiquettes, je suis prêt à voter la censure. Je ne cautionne bien évidemment pas les excès et les outrances, ni la « zadisation » de l’Assemblée. Mais on ne peut en rester là. Le gouvernement ne peut rester sourd sur les interrogations et les inquiétudes légitimes des Français, et prendre le risque de porter ainsi la responsabilité d’un échec démocratique majeur.
Je demeure cependant convaincu qu’un autre chemin existe, comme j’ai pu l’exprimer en responsabilité au cours des débats : https://fabricebrun.fr/retraites-un-autre-chemin-est-possible/
Fabrice Brun, député de l’Ardèche.